Page 2 - La Guetteuse axonaise - 1856 - 3T
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Nouvelles nationales...



         Les récoltes seront bonnes  - 21 juillet


                                                                Après avoir traversé, après avoir subi toutes les phases,
                                                                toutes  les  péripéties  que  nous  imposent  tantôt  les
                                                                variations  de  la  température,  tantôt  les  combinaisons
                                                                plus  ou  moins  machiavéliques  de  la  spéculation,  après
                                                                avoir passé par toutes les alternatives de la crainte et de
                                                                l’espoir,  du  doute  et  de  la  confiance,  nous  touchons,
                                                                enfin,  à  la  récolte  de  1856  !...  Nous  osons  même  dire,
                                                                aujourd’hui, que, quoiqu’il arrive, cette récolte peut être
                                                                considérée comme assurée. En effet, les seigles sont, en
                                                                ce  moment,  rentrés  presque  partout,  les  froments  sont
                                                                moissonnés dans la Provence, dans le Languedoc. On est
                                                                en pleine moisson dans la Bresse, dans l’Isère, et, avant la
                                                                fin de ce mois, il en sera de même pour la France presque
                                                                toute  entière.  Quant  à  la  température,  elle  continue
                                                                d’être favorable à la parfait maturation des blés, et, s’il
                                                                est  encore  impossible  de  de  statuer  arithmétiquement
         sur le résultat de la moisson, nul ne peut contester sa supériorité sur celles des précédentes années. On estime que la gerbe
         est, en général, un tiers plus abondante que l’an dernier, et quand même l’épi ne donnerait pas plus de grains qu’en 1855, la
         masse de gerbes étant plus considérable, la récolte prochaine serait toujours, dans cette proportion d’un tiers supérieure à
         celle de 1855.
                                                                      Journal de Saint-Quentin, 23 juillet 1856, page 2/4



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         15 août - Saint napoléon et fête nationale

                                                      L’Empereur, à l’occasion de la Saint-Napoléon, a reçu, à onze heures et
                                                      demie,  au  palais  de  Saint-Cloud,  Monseigneur  le  Prince  Jérôme
                                                      Napoléon  et  Mme  la  Princesse  Mathilde.  Il  a  ensuite  reçu  les
                                                      hommages de Leurs Excellences les Grands Officiers de la Couronne, la
                                                      Grande Maîtresse de la Maison de l’Impératrice, la Gouvernante des
                                                      Enfants  de  France  et  des  Officiers  et  Dames  des  Maisons  de  leurs
                                                      Majestés et de leurs Altesses Impériales.
                                                      La fête national a été des plus brillantes : dès six heures du matin, des
                                                      salves d’artillerie, tirées par les canons des Invalides, ont annoncé le
                                                      commencement officiel de la solennité. Ces salves ont été reprises à six
                                                      heures du soir.
                                                      A  midi,  une  messe  solennelle,  suivie  du  Te  Deum,  a  été  célébrée  à
                                                      Notre-Dame,  en  présence  des  Ministres,  du  Président  du  Sénat,  des
                                                      députations des grands corps de l’Etat et de toutes les autorités civiles
                                                      et  militaires.  Monseigneur  l’Archevêque  de  Paris  a  donné  la
        bénédiction. Le Te Deum a été chanté à l’issue de la grand messe, tant à Paris que dans toutes les églises de France.
        La fête qui a suivi avait lieu simultanément à l’esplanade des Invalides et à la barrière du Trône. La foule se pressait pour jouir
        des jeux, des exercices, du spectacle de scènes militaires exécutées sur plusieurs théâtres à la fois. Le grand ballon ayant eu des
        fuites de gaz, il n’a pas été possible de procéder à son ascension.
        A la nuit, une foule innombrable circulait dans le jardin des Tuileries, sur la Place de la Concorde, sur l’avenue des Champs
        Elysées, dont la décoration composée de portiques, de guirlandes, de lustres et de vases, produisait une illumination du plus
        magnifique effet.
        Deux feux d’artifice ont été tirés : un à la barrière de l’Etoile et l’autre à la barrière du Trône. Celui de l’Etoile rappelait la
        grande girandole du fort Saint-Ange à Rome.
        Cette fête, véritablement nationale, a été favorisée par un temps superbe ; elle s’est prolongée fort avant la nuit sans aucun
        accident.

                                                                             Gazette Nationale, 16 août 1856, page 1/4
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